mercredi 6 février 2013

Une robe simple et...


“Apprêtée et jolie?!

Mais il se fiche de moi!”

Morrigun tournait et virait comme un oiseau en cage. Ses cheveux dansaient a chaque changement de direction diffusant un doux parfum dans la pièce.

“Et pour qui?

Un troll, un ourouk, ou...

Non!” Morrigun se remémora les paroles de Carannog et devint livide.

Elle fronça les sourcils et se sentit pris de panique.

“Il est bien pire que les chants des elfes qui me retournent et me font dire n’importe quoi!

Pas lui! Fu gur, je t’en prie! Viens me chercher!”

Morrigun jeta au loin un regard par le fenestron, loin vers l’est à l’opposé de son époux.

“Pourquoi suis je sorti ce soir la?

Maudite idiote!

J’avais tout le temps de profiter de l’air du Pays! Il est en moi, j’aurai du attendre de parcourir la lande main dans la main avec fu tuwusog.

Idiote, idiote, maudite tête de pioche!”

Morrigun jeta un coup d’oeil circulaire dans la pièce cherchant un objet pouvant forcer la porte. Elle allait et venait, faisant venir a son front les premières perles de sueur qui s’écrasant sur le dallage traçaient ces incessants aller et retour chaotique.

“A quoi bon! Sitôt la porte franchie, il y aura les gardes et je ne connais pas les lieux!”

Morrigun serra sa main gauche faisant saillir le petit anneau d’or de son auriculaire et le regarda.

“Ne me donnes pas le pire...”

Elle porta la bague a son front et repris un peu son calme.

“La voix de l’arbre!” Morrigun se rappelait chaque songe en croyant y voir la solution a ce cauchemar éveillé.

“Agissons calmement! 

Je suis Morrigun, fille de Ianu et Fedul du clan Turch-Luth.

Je ne suis pas noble donc je ne vaux rien! Ce n’est pas ça qu’il voudra.

Je ne suis pas une grande guerrière: je fait tourner une masse et entaille les jarrets. Avec ça pour faire de moi un capitaine, c’est mal parti!

La forge? Non, il a déjà plein de sbires a l’oeuvre! Je ne suis pas la pour ça!.

Je ne suis quand même pas juste ici pour Carannog?”

Morrigun fit encore voler ses cheveux en chassant cette idée de la tête.

“Non!”

Si tenté qu’elle put encore être plus livide, Morrigun le fut sans doute.

“Maerendor, mon époux! Il veut mon mari, il est dunedain!

Mais pourquoi? A lui seul il ne ferai pas la différence sur un champ de bataille dans une nuée d’orque ou d’ourouks...”

Morrigun terrifiée par la venue du visiteur cherchait sans relâche la raison. L’anneau d’or tournait et virait a son doigt en faisant danser les reflets du feu de cheminée. Le soleil de couchait lentement et rien ne venait a l’esprit de Morrigun sur les raisons de son enfermement en isengard.

Elle se résigna a fouiller dans le coffre a sa disposition pour se vêtir. Elle faisait défiler devant ses yeux des robes magnifiques aux motifs parfois étranges en cherchant la parure la plus simple comme a son habitude.

“Simple et...”

Morrigun se figea la robe en main, elle pouvait entendre son coeur battre plus fort et le sang fourmiller dans ses mains. La robe s’affala sur le sol et elle resta quelques instants ainsi sans bouger comme si le temps n’avait plus d’emprise sur elle. Morrigun était sidéré, elle venait de comprendre enfin pourquoi le prestigieux visiteur voulait la voir elle, la si insignifiante dunes du clan Turch-lûth.

Morrigun s'assit sur le grand lit de Mallorne en fixant la robe simple et ample qu’elle avait laissé tomber sur le sol. Dans ses yeux le désespoir avait pris place; la révélation, l'évidence l’avaient assommé froidement. Si Morrigun avait été joueuse de carte, elle aurait une main faite des cartes les plus faibles. Le prestigieux visiteur jouait avec les atouts en main.

Morrigun enfila la robe et peigna ses cheveux, puis prit le temps de tresser ses cheveux comme lors des grandes cérémonies Dun. Elle déposa quelques gouttes de l’eau parfumé a la base de son cou et versa le contenu du petit flacon au contenu jaunâtre et malodorant dans le feu. Puis elle jeta violemment le flacon sur le sol afin de capter la curiosité d’un éventuel garde devant la porte.

Le verrou crissa, la porte miaula lors de l’ouverture et si Morrigun avait été une lionne: elle aurai rugit.

“JE suis prête! Allons y!” Morrigun avança vers le garde, cambrée et fière avec dans le regard la conviction de ceux qui ne peuvent reculer; ses yeux avaient retrouvés l’éclat de ces jours peu lointains ou rien ne pouvait l’atteindre.

“Mais, Il ne m’a...” Le garde se faufila devant elle.

Morrigun savait maintenant que pas un garde ne lèverai la main sur elle et que l’Hôte avait certes des atouts mais qu’elle pouvait faire durer la partie.




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